Pollution aux hydrocarbures sur les plages de Nouvelle-Calédonie.
Le 12 juillet dernier s'échouait le Kea Trader sur le récif Durand à l'Est de Maré. A son bord 700 tonnes de fioul lourd pour sa propulsion et des centaines de containers. Après quatre mois d'opérations complexes en raison de l'état de la mer dans cette zone que les marins appellent la "poêle à frire du diable", il ne restait plus, début novembre, qu'une centaine de containers, la plupart vides, 30 tonnes de gasoil pour alimenter les machineries durant les opérations et environ 4 tonnes de fioul lourd difficile d’accès pour le pompage.
Le 12 novembre dernier, après une tentative de déséchouement, le navire s'est rompu en deux libérant à la mer entre 100 et 1000 litres de fioul lourd. Une partie a été récupérée en surface par chalutage via le navire Pacific Titan affrété par l'armateur. Le 22 novembre, les premières boulettes d'hydrocarbures arrivaient sur les plages de Lifou, avant de toucher, le 28, la côte Est de la Grande-Terre. Le Président du gouvernement a alors mis en œuvre le plan Polmar-terre, plusieurs communes étant concernées. L'armateur, coopératif tant pour les opérations en mer que sur terre, a sollicité SOCADIS, une entreprise locale, pour organiser les chantiers de dépollution à terre. Deux PC ont été activés (Lifou et Ponérihouen) pour coordonner au plus près les opérations qui se déroulent dans les zones les plus touchées.
Les volontaires, les entreprises locales, les services communaux, les sapeurs-pompiers et les gendarmes sont à pied d’œuvre pour les actions de terrain. La DSCGR coordonne et assure la transmission des informations depuis les PCO ou le COG988 de Nouméa. Quatre réunions publiques ont été organisées (Lifou, Maré -Tadine et Penelo -, Ponérihouen) pour informer et surtout rassurer les populations locales sur les aspects sanitaires. Les résultats d'analyse de la DASS et de la DAVAR démontrent que les eaux de baignades ne présentent aucun risque et que la consommation des produits de la mer est permise. En tout, un peu plus de 100 kg ont (au 20 décembre) été ramassés sur les différentes plages du littoral calédonien. Une pollution à prendre au sérieux car elle perturbe le cadre de vie des calédoniens, mais dont il faut tout de même relativiser l'importance par rapport au risque qu'ont constitué les 700 tonnes présentes à bord du navire au moment de son échouement.