Les alertes cycloniques ont leur carte
Dès la mi-novembre, les observations confirmaient l’installation d’un phénomène El Niño sur l’océan Pacifique. « Les signes caractéristiques sont des températures de la mer anormalement chaudes au niveau de l’équateur, explique Alexandre Peltier, responsable de la division climatologique à Météo France Nouvelle-Calédonie. Ces conditions El Niño devraient se traduire, pour les mois de décembre à février, par moins de précipitations et donc par un risque accru de sécheresse ». Voilà en ce qui concerne la tendance climatique, mais ce nouvel épisode pourrait-il avoir un impact sur l’activité cyclonique ? « Non, poursuit le météorologue. Les phénomènes El Niño et La Niña jouent un rôle sur la zone de formation des cyclones. En revanche, que ce soit l’un ou l’autre, les statistiques montrent que le risque cyclonique reste le même pour notre territoire ». En sachant que la Nouvelle-Calédonie est, avec le Vanuatu, un des points chauds où l’activité cyclonique est l’une des plus élevées du Pacifique Sud, avec en moyenne trois à quatre phénomènes par an, allant de la dépression tropicale modérée au cyclone.
Améliorer la communication
Pendant la saison cyclonique, la vigilance est donc de mise pour les Calédoniens. Météo France Nouvelle-Calédonie et la DSCGR travaillent de concert pour améliorer les outils de surveillance et d’alerte de la population. En début d’année, un bulletin quotidien de prévision de l'activité cyclonique à sept jours sur le bassin Pacifique Sud-Ouest faisait son apparition sur le site meteo.nc afin de donner une information fiable sur des phénomènes pouvant concerner la Nouvelle-Calédonie.
Pour la saison 2018-2019, la nouveauté est un outil qui va permettre de visualiser sur une carte de la Nouvelle-Calédonie les alertes émises par la direction de la Sécurité civile et de la gestion des risques à l’approche d’un phénomène cyclonique. « Ce n’est pas un changement du système d’alerte, mais une manière de le rendre plus intelligible ! », prévient Olivier Ciry, de la DSCGR. Concrètement, à l’aide d’un dégradé de violet, allant du plus clair au plus foncé, il s’agit d’indiquer, en temps réel, les communes qui sont en pré-alerte, alerte 1, alerte 2 ou en phase de sauvegarde. En cliquant sur un point de la carte, il est aussi possible d’accéder aux consignes qui correspondent à chaque niveau d’alerte. Dès la prochaine alerte cyclonique, cet outil sera visible sur le site Internet de la DSCGR et sur les supports des médias partenaires.
Anticiper la cessation d’activités
L’alerte 1 préconise un arrêt de toute activité en particulier professionnelle, de manière progressive. Depuis le mois de janvier 2018, la DSCGR a clarifié la situation pour les chefs d’entreprise et les travailleurs en imposant la cessation d’activité deux heures avant le déclenchement de l’alerte 2. « Ce qui doit permettre à chaque entreprise de s’organiser en fonction de ses contraintes. Il a été aussi demandé d’anticiper cette organisation, indique Éric Backès, directeur de la DSCGR, qui rappelle qu’en alerte 2, il y a « interdiction totale de circuler ». Pour pouvoir mettre en œuvre cette mesure, l’heure de passage théorique en alerte 2 est désormais précisée par les autorités et sera aussi accessible sur le nouvel outil cartographique mis en place.