La Croix-Rouge dans ses murs
Le rachat du dock de Montravel, pour un montant de 153 millions de francs, symbolise l’implication en faveur des populations et le rayonnement de la Croix-Rouge française dans le Pacifique Sud. « Cela nous permet de pérenniser nos actions d'association agréée “sécurité civile” et auxiliaire des pouvoirs publics, et de développer nos capacités de stockage et de réponse aux crises », explique Michel Rigot, président de la délégation territoriale de Nouvelle-Calédonie de la Croix-Rouge française (DTNC).
Le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie a souhaité s’associer à cette opération, à travers une convention d’objectifs et de moyens par laquelle il s’est engagé à verser une subvention de 20 millions de francs à l’acheteur, alors que la province Sud est entrée dans le dispositif à hauteur de 14 millions.
D’une superficie de 800 m2, le dock de Montravel constitue la plate-forme logistique de la DTNC. Il abrite le matériel nécessaire aux opérations de secourisme et d’urgence – kits d’hygiène, d’outillage, de cuisine, traitement des eaux… – et apporte une aide opérationnelle en cas de situation d’exception sur le territoire calédonien et dans la région.
500 lots de kits d'urgence
Mais le dock est aussi un espace familier des Calédoniens, via son centre de tri et sa recyclerie de vêtements. Celle-ci a permis de réduire de moitié le volume des vêtements usagés collectés. Des ateliers ont été mis en place pour redonner vie aux objets et transformer des déchets en ressources. Ils contribuent également à tisser les liens sociaux intergénérationnels.
De nombreux bénévoles s’y retrouvent par ailleurs pour suivre des formations proposées par la Croix-Rouge, ou, en cas de gestion de crise, inventorier et constituer les lots à envoyer en urgence, comme par exemple les kits NFI (non-food items) reconditionnés et expédiés à Ambaé au Vanuatu en 2017 et 2018. Objectif à court terme : disposer de 500 lots de kits d'urgence, soit l'équivalent de 500 familles de 5 personnes, stockés sur la plate-forme logistique ou pré-positionnés dans des zones à risques en Nouvelle-Calédonie et à Wallis.
Intégrer davantage de jeunes
De nombreuses associations, mais aussi des écoles, sont également accueillies au sein du dock. Car si la gestion de crise est essentielle, la formation aux risques, la prévention et la sensibilisation en amont le sont tout autant. Tout le monde doit en effet savoir comment réagir au plus vite en cas de catastrophe. Aujourd’hui, « la priorité de la DTNC est de consolider ses actions – renforcement de la réponse aux crises, dynamique jeunesse, démarche écologique… – et de poursuivre ses partenariats afin de satisfaire au mieux les attentes et besoins de la population », précise Michel Rigot. La délégation entend notamment mettre l’accent sur l’intégration des jeunes, en augmentant le nombre de stagiaires, tant au niveau des établissements que des structures de bénévoles, et en favorisant la formation des jeunes par les jeunes : gestes qui sauvent, programme international YABC – les jeunes comme acteurs du changement de comportement – avec une session prévue au mois d’août, etc. Elle compte enfin développer les espaces “bébés-parents”.
De multiples missions
Avec près de 50 salariés et plus de 250 adhérents (sans compter les bénévoles d’un jour), la délégation territoriale de Nouvelle-Calédonie de la Croix-Rouge française œuvre dans les secteurs de l’urgence, du secourisme, de la santé et de la solidarité internationale. Concrètement, elle mène de multiples actions sociales, dispense des formations – aussi bien pour les particuliers que pour les entreprises – liées au traitement de l’urgence et au secourisme, met en place des postes de secours lors de manifestations accueillant du public, ou encore apporte son aide dans le domaine de la sécurité civile et de l’humanitaire.