Mobilisés pour les confinés

Depuis le 3 avril, la Nouvelle-Calédonie rapatrie ses résidents bloqués en Métropole et à l’étranger en raison de la crise sanitaire du Covid-19. Une mission délicate placée sous la responsabilité de la cellule rapatriement-confinement et pilotée depuis le poste de commandement opérationnel (PCO) installé au cœur de l’hôtel Le Méridien.

« C’est une décision politique collégiale, souligne le membre du gouvernement Vaimu’a Muliava. Tous les pays n’ont pas fait ce choix, mais nous, nous avons décidé de le faire. Pour cela, nous avons mis en place une organisation millimétrée et réfléchie, presque chirurgicale, basée sur la transparence. La direction des Affaires sanitaires et sociales donne le "la", puis toutes les directions qui participent à ce système s’appliquent à jouer la partition. »

Avec sept hôtels réquisitionnés, 150 personnes mobilisées, 1 167 résidents déjà rapatriés et un millier encore en attente, le plan de rapatriement lancé par le gouvernement est un véritable défi pour la Nouvelle-Calédonie.

Une mobilisation sans précédent

De l’arrivée des passagers sur le sol calédonien, jusqu’à leur sortie de quatorzaine dans les hôtels, cette symphonie s’appuie sur des protocoles sanitaires stricts et un souci constant d’offrir une prise en charge de qualité. C’est dans cet objectif que les quelque 150 personnes qui participent à cette vaste opération ont appris à travailler main dans la main, avec le concours de nombreuses directions de la Nouvelle-Calédonie (lire l’encadré), mais aussi d’associations telles que le Secours catholique, celle des sauveteurs en mer ou encore l’appui des forces de l’ordre.

Une gestion logistique pointue

Au plan logistique, « les prestations d’hôtellerie, le transport et la préparation puis la distribution des repas sont les points principaux de notre mission », explique Georges Selefen, qui a quitté momentanément la direction des Infrastructures, de la topographie et des transports terrestres pour prendre la tête du PCO. « Au plus fort de l’opération, ce sont un peu plus de 900 rapatriés répartis sur sept sites dont nous devions nous occuper. » Afin d’offrir une qualité de prise en charge satisfaisante, il a été décidé de ramener ce chiffre à 600 personnes hébergées dans cinq hôtels. 

Cette vitesse de croisière désormais retrouvée permettra aux équipes d’accueillir les prochains vols de rapatriement dès cette semaine.

 

 

Leur pierre à l’édifice

  • Au cœur du dispositif, la direction des Affaires sanitaires et sociales (DASS) pose les règles sanitaires de chaque étape du parcours des rapatriés, 48 heures avant leur montée dans l’avion, à leur arrivée à La Tontouta, puis chaque jour de leur quatorzaine à l’hôtel jusqu’au test de dépistage effectué systématiquement avant la sortie. Pour cela, 30 infirmières se relaient jour et nuit dans les différents sites, ainsi que 10 médecins présents chaque jour.
  • La direction de la Sécurité civile et de la gestion des risques (DSCGR), préparée à la gestion de crise, est aux commandes au plan organisationnel. Elle assure la répartition des rôles, la remontée des informations ou encore les flux d’arrivée et de sortie des rapatriés dans les hôtels.
  • Le service de la coopération régionale et des relations extérieures (SCRRE) assure le lien avec les personnes en attente de rapatriement et gère les listes de rapatriés en fonction des critères établis collégialement.
  • En charge de la logistique, la direction des Achats, du patrimoine et des moyens (DAPM) pilote les réquisitions des hôtels et coordonne les nombreux prestataires pour la fourniture des repas et le nettoyage rigoureux des chambres selon les protocoles sanitaires rédigés par la DASS.
  • La direction des Ressources humaines et de la fonction publique de la Nouvelle-Calédonie (DRHFPNC) a « recruté » une centaine d’agents volontaires de la collectivité. Elle a notamment mis en place un programme d’animations sportives et musicales, organisé des anniversaires de résidents rapatriés et défini des circuits de promenade dans les hôtels. Son rôle bienveillant vise à améliorer la qualité de vie des rapatriés.
  • La direction des Technologies et des services de l’information (DTSI) apporte son savoir-faire technique et informatique pour mettre en place des outils de gestion efficaces